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Merci pour tout Monsieur Corman

Par Mespetitesvues
Merci pour tout Monsieur Corman

Comme des milliers de cinéphiles et amateurs de films de films de genre, je me suis réveillé un peu de travers ce matin en apprenant le décès de Roger Corman, survenu jeudi 9 mai. Il y a des disparitions plus prévisibles que d'autres, certes; Corman avait atteint l'âge vénérable de 98 ans. Mais en repensant à tout ce que le maître de la série B a laissé et à la marque indélébile qu'il a su créer sur notre imaginaire, l'émotion est d'autant plus grande.

500 films produits, une soixantaine réalisés, une cinquantaine d'apparitions en tant qu'acteur... tout ça en un peu plus de 60 ans. C'est immense. Bon nombre de ces oeuvres sont devenues des incontournables, d'autres sont bel et bien mortes et enterrées depuis longtemps. Souvent dénigré par ses pairs, Corman a eu cette très très rare capacité à faire de l'argent (beaucoup) avec des films à très modestes budgets, qui trouvèrent aisément leur public de fidèles, dans un marché encore très coincé et très sclérosé par les grands studios et les codes de morale.

Merci pour tout Monsieur Corman

Actif dès le milieu des années 1950, il a fait exploser les valeurs et les genres, en s'impliquant dans des projets innovants pour leur époque, tant dans les thèmes que dans leur façon de se jouer de la censure. Parmi les titres qui reviennent en mémoire, citons Day The World Ended (1956), The Undead (1957), Night of the Blood Beast (1958), Machine-Gun Kelly (1958 avec le jeune Charles Bronson), Little Shop of Horrors (1960, tourné en deux ou trois jours), Dementia 13 (1963, tourné par Coppola), The Fall of the House of Usher (1960), (1960 avec William Shatner), The Raven (1963), The Wild Angels (1966, avec Peter Fonda), The St. Valentine's Day Massacre (1967), Bloody Mama (1970), ou encore Women in Cages (1971). Et plusieurs autres.

Merci pour tout Monsieur Corman

Je retiens aussi son apport à la cinéphilie nord-américaine en agissant en tant que distributeur par le biais de sa compagnie New World des auteurs internationaux réputés (Bergman, Fellini, Kurosawa ou Truffaut). Enfin, je garde en mémoire le remarquable exemple que constitue la carrière de ce type audacieux qui, sans argent, mais avec beaucoup d'inventivité et de flair, a su faire émerger de nombreux comédiens (David Carradine, Jack Nicholson), ou donner leur chance à de jeunes réalisateurs (Peter Bogdanovich, Francis Ford Coppola, Jonathan Demme, Martin Scorsese et d'autres).

Merci pour le cinéma Monsieur Corman.


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