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L’affaire Paola

Publié le 13 mai 2024 par Adtraviata
L’affaire Paola

Quatrième de couverture :

Le commissaire Brunetti est sur la sellette : sa propre femme, Paola, est arrêtée après avoir démoli la vitrine d’une agence de voyages. Pourquoi cette folie ? Paola suspecte l’enseigne de promouvoir le tourisme sexuel. L’affaire se corse avec l’assassinat du patron de l’agence. Seul indice : une lettre l’accusant d’être un pornographe. La carrière et la vie sentimentale de Brunetti vont s’en trouver quelque peu bousculées…

On savait déjà que Paola Brunetti a du caractère et elle le démontre de façon vigoureuse dans cet opus : folle de rage devant les voyagistes qui cautionnent le tourisme sexuel, elle décide d’agir et va par deux fois, en pleine nuit, lancer un pavé dans la vitrine d’une agence de voyages vénitienne. La première fois, des collègues « pro Brunetti » étouffent l’affaire mais la seconde, impossible d’échapper au lieutenant Scarpa, bras droit du vice-questeur Patta. Brunetti est pris entre deux feux, surtout quand le directeur de l’agence, le signor Mitri, par ailleurs patron de plusieurs entreprises pharmaceutiques, est assassiné chez lui. Brunetti est mis en « congé administratif » mais il continue évidemment à s’intéresser à l’affaire. D’un autre côté il a fort à faire avec le témoin potentiel d’un crime mafieux, qu’il faut convaincre de témoigner au tribunal. Les deux affaires vont toutes deux glisser des apparences à leur véritable mobile, mais apparences et réalité sont tout aussi choquantes l’une que les autres. Dans cette enquête difficile, qui révèle une fois de plus des magouilles sans vergogne, Guido et Paola resteront unis malgré le différend profond qui les a marqués et ils en sont encore plus attachants.

« – Parfois, je me demande ce qu’est devenu l’homme que j’ai épousé.
– Et ça veut dire quoi ?
– Que quand je t’ai épousé, Guido, tu croyais en toutes ces choses dont tu te moques aujourd’hui.
Avant qu’il ait pu lui demander quelles étaient ces choses, elle lui répondit.
– Des choses comme la justice, et ce qui est équitable, et comment décider de ce qui est juste et équitable.
– Je crois encore en ces choses, protesta-t-il.
– Non. Aujourd’hui, tu crois en la loi, Guido. »

« A en croire leurs déclarations de revenus au fisc, aucun Italien ne gagnait assez d’argent pour vivre décemment et l’Italie était une nation de gueux et de miséreux, qui s’en sortaient en retournant leurs manteaux, en portant leurs chaussures jusqu’à ce que la semelle en soit trouée et, pour ce qu’il en savait,
subsistant grâce à la cueillette des pissenlits et à des soupes d’ortie.

Ce qui n’empêchait pas les restaurants d’être pleins, ni leur clientèle d’être bien habillée, ni les aéroports d’envoyer chaque jour sur toute la planète des avions bourrés à craquer de joyeux touristes.

« Va comprendre », comme aurait dit un de ses amis français dont c’était l’expression favorite. »

Donna LEON, L’affaire Paola, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Points, 2003 (Calmann Lévy, 2002)

Une enquête de plus pour mon travail d’italien et une participation au Mois italien.


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