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Résumé du livre Made in Silicon Valley – Du numérique en Amérique

Publié le 13 mai 2024 par Davidfayon

Mon livre Made in Silicon Valley sous-titré Du numérique en Amérique paru en 2017 est épuisé. Un de mes lecteurs, Bruno Blaise, à présent retraité et qui a travaillé 12 ans à l'aménagement et à la commercialisation de Sophia Antipolis, a trouvé certaines idées inspirantes et m'a envoyé ce texte résumé. Fidèle au livre et après quelques légères corrections, je partage son travail de synthèse salutaire. ChatGPT ou un autre LLM n'aurait pas produit à mon sens un meilleur résumé.

Je vous livre en bonus les projets de couverture du livre. J'avais établi dans le cahier des charges pour l'éditeur Pearson la statue de la liberté avec le pont du Golden Gate, symboles respectivement de New York et de San Francisco, avec en fond un mont Rushmore avec la transposition de la sculpture géante avec les 4 présidents les plus marquants de l'histoire américaine (Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln) aux 4 CEO les plus emblématiques du numérique en Amérique (Steve Jobs, Bill Gates, Mark Zuckerberg et Elon Musk). Finalement la 3e, plus consensuelle et moins en clin d'œil à l'histoire des États-Unis, a été retenue. Les 3 projets suivent ci-après rien que pour vos yeux.

Le résumé peut être cité en précisant " Extrait de Made in Silicon Valley - Du numérique en Amérique, David Fayon, Pearson, 2017 ".

Résumé livre Made Silicon Valley numérique Amérique

Structure du livre

Cet ouvrage est structuré en 10 chapitres indépendants :
Le 1er expose les fondamentaux de la société américaine explique les différences majeures entre américains français.
Le 2e abordé les 3 ères de l'informatique (matériel, logiciels, données) et montre la place économique des États-Unis dans le numérique ainsi que le processus de création d'une start-up.
Le 3e explique les fondements de l'innovation, ce qui fait la force des États-Unis et 10 critères d'innovation.
Le 4e montre comment la Silicon Valley est devenue l'épicentre du numérique dans le monde.
Le 5e expose les autres centres majeurs du numérique en Amérique du Nord.
Le 6e passe au crible les " neufs fantastiques ", à savoir les GAFAM et les NATU dont la capitalisation boursière dépasse plusieurs nations majeures.
Le 7e explore plusieurs secteurs stratégiques transformés par le numérique et les spécificités américaines, tant des outils que des développements en cours et à venir.
Le 8e vient compléter les autres terres d'innovation avec un zoom sur Israël.
Le 9e fait état de la situation géopolitique des nations majeures du numérique et notamment du combat que se livrent les États-Unis et l'Asie.
Le 10e livre des réflexions pour la France, qui doit voir grand et penser global avec le tremplin de l'installation aux États-Unis pour passer à l'échelle mondiale. Il se termine par 30 recommandations pour la France.

1. Les caractéristiques économiques, culturelles, sociales et juridiques de la société américaine

Une superpuissance qui s'est construite
Les États-Unis sont devenus la première puissance économique mondiale à l'issue de la Première Guerre mondiale. Après la dislocation de l'URSS en 1991, le monde est devenu unipolaire. La civilisation nord-américaine est basée sur une démocratie, un fédéralisme pour préserver les particularités de chaque État, ce qui facilite le polycentrisme, le capitalisme qui est polymorphe, avec la montée d'une forme cognitive du fait de la 3e révolution industrielle décrite par Jérémy Rifkin.

Les États-Unis sont un peuple de migrants fort aujourd'hui de 325 millions d'habitants qui ont fait sa richesse. Avec la première place boursière Wall Street, le dollar qui reste la monnaie internationale de référence, ils ont compris l'intérêt d'une captation des talents et sont plus dans une immigration choisie avec des visas draconiens.

La qualité des synergies entre activité économique est facilitée par la qualité des infrastructures tant matérielles qu'immatériels. En outre, la concurrence devient imparfaite du fait notamment d'acteurs qui tentent de devenir monopolistes en misant sur un développement rapide pour être leader sur un nouveau marché.

Le pays est marqué par des migrations internes, notamment vers la Sun Belt - les États du Sud - depuis le Nord-Est plus peuplé et dense. Se superposent également une immigration hispanique très dynamique notamment en provenance du Mexique.

La mobilité confère à l'Américain un caractère pionnier, entreprenant et conquérant.
Claude Rochet estime que les États-Unis ont grandi par le protectionnisme et se sont construits par le libre-échangisme. Cette stratégie de puissance est calquée sur celle du Royaume-Uni. Elle remonte à Adam Smith, pourtant défenseur de l'État, qui explique que la création des monopoles a permis la conquête des marchés par l'Angleterre même si des monopoles induisent une bureaucratie qui est à défaire. Les Américains reprenant cette philosophie ont également eu à faire face à des débats opposant les partisans de Jefferson - vision esclavagiste et exportatrice des matières premières - et d'Hamilton qui était en faveur du protectionnisme anglais avec une exportation des produits manufacturés. Le blocus de Napoléon a constitué une opportunité pour les États-Unis de s'industrialiser.

Les États-Unis bénéficient d'un immense territoire avec peu d'hommes et une technologie au service du développement de la puissance de l'homme. L'enseignement de l'ingénierie s'est développé très tôt pour fabriquer des machines et transformer la nature avec la première et la 2e révolution industrielle - avec un bonus : l'existence d'énergies fossiles en Amérique du Nord.

Un rapport à l'argent sans tabou
Max Weber dans L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, explique les raisons du fort développement du capitalisme au milieu du XVIIIe siècle dans les pays où la religion majoritaire était le protestantisme.
La culture du " travailler plus et rendre à la société ce qu'elle nous a donné " est fortement ancrée dans les mentalités. En outre, le fait que les Pilgrims britanniques aient dû s'endetter sur de longues années afin de payer leur traversée à bord du Mayflower constitue un des éléments fondateurs qui expliqueraient la propension des Américains à emprunter sans états d'âme.
Alors qu'en France, la logique cartésienne domine, aux États-Unis c'est plutôt l'empirisme, ce qui explique le fait que l'on crée très facilement des entreprises, avec erreurs ou réussites.

La technologie au service du développement étasunien
Les États-Unis ont très vite compris le potentiel de l'informatique.

La Tabulation Machine Company créée en 1896 fusionne en 1911 avec la Computing Scale Company avant de donner naissance en 1924 à IBM.

Le développement de la technologie repose avant tout sur le capital social et l'immatériel selon les travaux d'Abramovitz et de Solow. Les facteurs travail et capital correspondent à moins de 50 % de la croissance, le reste étant immatériel, d'où l'attention portée au tissu social.

Le lien entre la recherche et les entreprises est important. En 1980, le Bayh-Dole Act autorisait les universités à valoriser les brevets obtenus avec des financements publics, ce qui crée un très fort effet de levier.

Dès 1982, le dispositif Small business innovation research répond aux exigences du gouvernement américain en matière de R&D et permet aux entreprises d'investir 3 % de leur budget de développement dans des programmes avec des PME innovantes. Ensuite les capital-risqueurs arrivent plus tardivement quand le marché est là.

Des différences fondamentales entre Américains et Français
Dans son livre Français et Américains : l'autre rive, Pascal Baudry explique que le clivage culturel entre Américains et Français, qui aurait des conséquences avec tous les jours, l'entreprise, le rapport innovation, etc., serait liée au comportement de la mère face à l'enfant. Il estime que le sevrage est plus précoce chez les Américains. La maman encourage son enfant à jouer au parc. A contrario, la mère française commence par rappeler les restrictions. En France, l'enfant se situe entre le confort du giron maternel et son désir de s'en évader.

Le rapport au temps
Les Américains ont une histoire courte (un peu plus de 200 ans d'existence) et se remettent en question facilement. Contrairement aux Français ou aux Italiens, ils ne sont pas nostalgiques d'un glorieux passé.

La positive attitude
Tout est possible et le côté positif est d'abord regardé.
Dans la relation commerciale, l'interlocuteur aux États-Unis part avec un crédit de confiance a priori. En France, on part de zéro et la relation de confiance se construit au fur et à mesure.

La culture du résultat aux États-Unis prime le diplôme. Tout le monde peut a priori réussir. C'est l'expertise acquise qui est valorisée aux États-Unis alors qu'en France c'est culturellement le management.
Le réseau joue beaucoup plus aux États-Unis ainsi que les recommandations locales.
La stratégie américaine consiste à capter les talents et l'intelligence. Les Américains savent attirer les cerveaux et y mettre le prix en voyant cela comme un investissement.

2. De la société numérique en Amérique

Rappel sur les 3 ères de l'informatique
La révolution numérique a débuté avec le réseau Arpanet (1969), le microprocesseur (par Intel en 1971) et le micro-ordinateur (PC en 1981). La diffusion massive de ces inventions a eu un impact considérable sur l'économie. Plus récemment sont apparus le Web 2.0 et le smartphone avec l'iPhone d'Apple en 2007 qui ont multiplié le champ des possibles et des usages mobiles.

- La première période est celle du matériel où les grands systèmes règnent en maîtres. L'histoire de l'informatique est surtout celle d'IBM, acteur hégémonique.
En 1976, Apple est créé dans un garage en Californie par Steve Jobs et Steve Wozniak. Le lancement du Macintosh en 1984 marque un tournant pour la marque avec un interface homme-machine conviviale.

- La 2e période est celle du logiciel. Microsoft, qui développe des systèmes d'exploitation et des logiciels, créé en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, va réussir deux paris, le premier en 1981 en imposant à IBM le système d'exploitation du PC, le MS-DOS, le second en 1985 en développant le système d'exploitation Windows inspirée de celui du Macintosh d'Apple. Dès lors, la valeur ajoutée va s'effectuer de plus en plus dans le domaine du logiciel au détriment du matériel.
Mais Microsoft va imposer en 1995 Internet Explorer.
Le Web est une des applications majeures d'Internet. Les premiers grands acteurs d'Internet, américains, apparaissent en 1994 (Netscape, Amazon) et 1995 (Yahoo!, eBay) lors de la phase de décollage du réseau.

- La 3e période de l'informatique est celle des données, la valeur ajoutée se déplaçant du logiciel vers les données. L'acteur qui symbolise cette époque est Google.
Les réseaux sociaux sont au cœur de cette période avec Facebook qui comprend près de 2 milliards de comptes et demeure le leader incontesté.

3. Innovation et disruption, les nouveaux modèles qui viennent de l'Ouest

Les critères d'innovation dans le numérique
L'innovation est un facteur fondamental pour la création de richesses et en particulier dans le numérique.

Analyse de l'innovation dans 10 villes clés
En Chine, il convient de mentionner Pékin qui abrite les sièges que Baidu et Xiaomi.
A Taiwan, Taipei où le capital-risque est très développé.
Singapour, un des 4 dragons avec la Corée du Sud, Taiwan et Hong Kong, est le 2e port au monde. En outre elle bénéficie d'une attractivité fiscale.
Tel-Aviv est le centre de la Silicon Wadi en Israël. Avec la chute de l'URSS, la ville a bénéficié d'une immigration de scientifiques russes. La concentration de start-up est forte.
Bangalore est la 3e ville d'Inde derrière Bombay et New Delhi. Son développement s'est fait autour des nouvelles technologies et constitue le symbole de la sous-traitance de l'Inde dans les domaines du logiciel mais aussi de l'aérospatiale et de la biochimie.
À Tokyo, les services, la finance et l'assurance sont les secteurs-clés.
Londres, même frappée par le Brexit, reste le premier centre financier dans le monde et jouit d'une attractivité fiscale.
Shenzhen, ville industrielle chinoise proche de Hong Kong, a une infrastructure de transport particulièrement développée. Le groupe taïwanais Foxconn, plus grand fabricant mondial de composants électroniques, a un centre de production de près de 500 000 salariés qui assemble notamment les iPhone mais aussi sous-traite pour Sony, Motorola, Dell, Amazon, HP, Samsung, Lenovo, Huawei, etc., en bénéficiant d'une main-d'œuvre bon marché et souple.
Boston est un écosystème qui reste important même si son heure de gloire se situe plutôt dans les années 1980 et 1990, avec notamment la route 128.
New York est très prisée pour la finance.
Paris et l'Île-de-France possèdent un vivier de grandes écoles et d'universités où les formations mathématiques par exemple sont poussées et appréciées.
La Silicon Valley et San Francisco sont le paradis pour l'implantation de toute entreprise innovante et dans les nouvelles technologies.

4. Zoom sur le dieu duopole Silicon Valley et San Francisco, épicentre du numérique

Un peu d'histoire : comment la Silicon Valley est-elle devenue l'épicentre mondial du numérique ?

Stanford, Terman et Shockley, les 3 mousquetaires du numérique
À l'origine, la région est connue pour l'agriculture. Une migration vers la technologie s'est opérée pour plusieurs raisons. D'abord, l'université de Stanford ouverte en 1891 est créée par le gouverneur de Californie Leland Stanford et sa femme.
En 1946 est créée la fondation du Stanford Research Institute, suivie en 1951 par le Stanford Industrial Park. Ceci permet d'attirer aussi des entreprises de la côte Est comme IBM.
Ensuite, il y a 2 hommes.
- Frederick Terman qui fit des études de chimie et d'électronique à Stanford puis un doctorat au MIT. Il a tenu tête au gouvernement américain refusant de travailler sur la côte Est. Il poussa ses étudiants à créer leur propre entreprise autour de l'université de Stanford et sur des terres appartenant à l'université.
Puis il investit dans Varian Associates, créée par d'autres étudiants en 1948, et qui fut l'une des compagnies pionnières de la high-tech dans la Silicon Valley (elle a déposé plus de 10 000 brevets).
- Le second père fondateur est William Shockley, physicien et chercheur qui fit ses études en Californie puis au MIT. Il œuvra pour les radars pendant la Seconde Guerre mondiale et dès 1945 au sein des laboratoires Bell au New Jersey.
Son caractère difficile poussa de ses jeunes collaborateurs à démissionner pour créer en 1957 Fairchild Semiconductor qui fut pionnière dans le développement des circuits intégrés. C'est aussi de là que la culture vestimentaire cool, contrairement au style costume-cravate de l'Est américain, et les relations de travail égalitaires et un peu paternaliste sous l'égide de Robert Noyce s'établirent.
En 1968, 3 personnalités de la compagnie, Noyce, Moore et Grove créèrent Intel.

Caractéristiques : statistiques et contrastes
San Francisco et la Silicon Valley représentent 1,22 % de l'ensemble du territoire de Californie mais 10 % la population, 74,2 % des business angels, 73,6 % du capital-risque, 53,6 % des brevets, 57 % des entreprises introduites en Bourse, 15,2 % du PIB.

L'autoroute 101 est surchargée et certains optent pour le travail à distance. Du fait du coût des logements, certains travailleurs sont contraints de déménager pour vivre plus loin de leur entreprise, où les loyers sont abordables.

5. Zoom sur les grands pôles d'innovation et de création de start-up aux États-Unis et au Canada : New York, Boston, Seattle, Los Angeles... des petites Silicon Valley ?

Le Canada, zone relais du numérique en Amérique
Le Canada fonctionne globalement autour du pétrole, des matières premières, du minerai plus que du digital. Toutefois il existe des start-up des entreprises digitales à la pointe comme aux États-Unis.

Le Canada et ses pôles d'excellence : Toronto, Waterloo, Vancouver et Montréal
À Toronto, 30 % des compagnies dans les technologies numériques du Canada sont présentes. C'est aussi le centre financier du Canada avec les 5 plus grandes banques du pays. Les médias les télécoms y sont développés.
Waterloo est l'une des villes monde qui a la plus forte densité de start-up.
Vancouver a une forte culture du capital-risque. On recense plus de 600 sociétés de médias numériques qui génèrent plus de 2 Md$ de recettes.
Montréal est un peu le Hollywood des jeux vidéo.

Amazon, la logistique et l'orientation client à tout prix
Créé en 1994 lors de la première vague du Web, le groupe initialement positionné sur la vente de produits culturels en ligne s'est diversifié.

Facebook, le roi des réseaux sociaux
L'entreprise introduit sans cesse des fonctionnalités nouvelles dans son application phare, Facebook, qui comprend 1,8 milliard de comptes.

Microsoft, la soif de diversification à la Google profitant de la rente de Windows et d'office
C'est l'une des 9 fantastique qui a accompli le plus de rachats.

Tesla, un pari fou pour ubériser les constructeurs automobiles
La culture et la gestion de crise de Tesla est remarquable pour trouver des solutions en urgence. Toutefois lorsque la gestion de crise n'est pas ponctuelle mais permanente, elle devient épuisante pour ses salariés.

Airbnb, ou l'apport de l'intelligence de la multitude pour la mise en relation
Airbnb (initialement Airbedandbreakfast) est une plate-forme de location de logements de particuliers qui met en relation loueurs et vacanciers. L'idée du service est venue de la saturation de chambres d'hôtel dans certains lieux à des périodes.

6. Analyse sectorielle des forces américaines dans le numérique

Les acteurs du numérique aux États-Unis souhaitent que le marketing soit pertinent et non répétitif.

Exploitation des données : le cas de l'immobilier
Aux États-Unis, les données personnelles relatives aux salaires ne sont pas taboues mais au contraire largement accessibles.

De nouveaux acteurs télécoms et notamment l'Internet des objets
L'Internet des objets, avec la multitude d'appareils reliés à Internet, est un secteur stratégique. Des réseaux spécifiques pour faire communiquer les objets et optimisant l'énergie ont été développés.

La disruption automobile a commencé
1 Français sur 10 vit de l'automobile. La capitale mondiale de l'automobile a longtemps été Detroit avant la vague japonaise puis sud-coréenne.
Quels sont les possibles facteurs de disruption et des cas d'école comme Tesla sont-ils replicables ?
Plutôt que de se placer dans la politique du zéro défaut et de la qualité totale qui fait partie de la culture japonaise, Tesla a choisi de lancer une voiture comme s'il s'agissait d'une application logicielle en version bêta permanente. Le retour des conducteurs alimente une large base de données qui permet d'améliorer en quasi temps réel l'expérience utilisateur.
Dans le domaine de la conduite assistée appelée à devenir, à terme autonome Tesla et Intel se préparent.
Intel a acquis en 2017 pour 15 Md$ la société israélienne Mobileye (vision, cartographie et repérage automatique sur les routes avec alertes et prises de décision à la place du conducteur).

7. Autres terres numériques et d'innovation dans le monde et coopétition avec l'Amérique

L'ancien monde a des atouts au-delà de Londres et Paris
Dassault Systèmes est l'un des fleurons technologiques en France. Spécialisé dans les logiciels de conception en 3D, il est le 2e éditeur de logiciels européens derrière SAP.
Il existe aussi des visions de dirigeants comme Linus Torvalds en Finlande, créateur de Linux. Xavier Niel est en France le plus emblématique. Il a compris l'importance du code avec les lancements de ses Ecoles 42 et de Station F à la Halle Freyssinet à Paris, l'un des plus grands campus de start-up au monde.
L'Europe du Sud est attractive pour ses faibles coûts avec des développements logiciels sous-traités en Roumanie ou au Portugal.
Dublin attire pour des raisons fiscales notamment, avec les sièges européens de Google, Facebook et Amazon et de nombreuses start-up.
Amsterdam également une place montante en matière d'innovation.

8. Perspectives pour l'Amérique face à la montée des autres nations numériques

Les États-Unis, rois des acquisitions entreprises numériques
Les États-Unis investissent massivement au rachat des entreprises pour être à la pointe dans les domaines innovants. Elles ont racheté 4 fois plus de start-up que les entreprises européennes entre 2012 et 2016.

Vers une poursuite de la domination américaine, des GAFAM et autres acteurs ?
Louis Pouzin est conscient d'une domination sans partage des États-Unis avec une Europe qui fait de la figuration.
Sur Internet, les Chinois ont plus de poids que l'Europe qui part en ordre dispersé.
On a des lois européennes, pourquoi ne les applique-t-on pas, les GAFAM ne payent presque pas d'impôts en Europe ?
Les entreprises qui arriveront à se diversifier seront vraisemblablement les gagnantes.
La contestation de la puissance américaine grandit tandis que des pays émergents, au-delà de leur réussite économique, cherchent avant tout à défendre leurs intérêts politiques. Le dollar est en train de vaciller, alors qu'il était un agent redoutable absence américain. Les États-Unis restent la seule puissance " globale " qui demeure, mais leur capacité de peser sur les événements s'affaiblit.
Les Américains investissent énormément à long terme dans des projets très risqués qui rapportent beaucoup s'ils marchent.
Le Mexique a un très fort potentiel de croissance. Il présente un coût de main-d'œuvre très compétitif et moins de différences culturelles par rapport à l'Asie ; par ailleurs le smartphone y est populaire. Du fait du moindre coût des transports, il est peu probable que l'assemblage de composants pour les États-Unis s'y fasse davantage. "

Les acteurs de la gouvernance vont-ils s'émanciper des États-Unis ?
En matière de gouvernance d'Internet, l'activité la plus visible est celle des noms de domaine géré par l'ICANN. Or la vie privée, le respect de la confidentialité des informations, la sécurité des transactions bancaires sont d'autres aspects importants de gouvernance et non gérée par l'ICANN.

Les dragons et places fortes asiatiques
Outre la Chine et le Japon, Singapour, la Corée du Sud et Taïwan jouent un rôle qui va crescendo dans le numérique. Ainsi Taïwan est-il le premier producteur mondial de microprocesseurs.

Le e-commerce en voie de consolidation
Côté e-commerce, Amazon domine en Amérique du Nord et est fortement ancré en Europe. Alibaba est le leader en Chine.

Un changement de la donne d'ici 2050 ?
Le rapport The long view - How will the global economic order change by 2050 ? du cabinet PWC en mars 2017 analyse les facteurs fondamentaux de croissance des pays. Il prévoit un doublement du PIB mondial dans la période 2016-2050. Et montre l'augmentation du poids des 7 puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Mexique, Indonésie et Turquie), le poids moindre des pays du G7 - l'Union européenne passerait sous les 10 % des richesses mondiales. Dans ce contexte, les États-Unis glisseraient à la 3e place derrière la Chine et l'Inde et la France à la 12e. Toutefois, la richesse par habitant restera plus importante aux États-Unis. Et dans le secteur numérique, les États-Unis devraient rester leaders.

9. Réflexions et propositions pour la France

La présence française aux États-Unis pour une coopération en mode gagnant-gagnant
Il existe plusieurs facteurs à connaître :
- Les conseillers du commerce extérieur de la France.
- Le réseau French Founders lancé en 2014 pour les entrepreneurs francophones qui regroupent 2 000 adhérents.
- Business France créé en 2015.
Il existe également les chambres de commerce franco-américaines.

Frédéric Lefebvre insiste sur la difficulté à souder la diaspora, ce qui est pourtant essentiel pour le rayonnement de la France.
En France, il est nécessaire de repérer les lieux où l'écosystème est favorable pour se développer et dès lors investir massivement dans ces endroits-là.
Les coûts de développement aux États-Unis, particulièrement dans la Silicon Valley et à New York, étant élevé alors qu'ils peuvent être concurrentiels tant en coûts qu'en qualité en France, il peut être pertinent d'avoir une équipe de développeurs en France avec cependant un bémol, la moindre flexibilité.
Un juste équilibre serait à trouver entre États-Unis et Europe pour que la protection des données et la croissance puisse être conciliées.

Adresser le marché américain pour penser global
Comme l'affirme Carlos Diaz : " Les start-up françaises doivent jouer à présent dans la cour des grands. C'est la seule façon de concourir avec les États-Unis et d'exister mondialement. "
L'écosystème mondial du numérique à son cœur à San Francisco et dans la Silicon Valley. Pour échanger ou coopérer avec les GAFAM, il est impératif de venir ici.
BPI France USA est là pour pousser des pépites françaises en créant des ponts avec les États-Unis. Les équipes R&D peuvent se trouver en France tandis qu'aux États-Unis sont installés le CEO, les équipes marketing et de vente.
L'objectif commun de toutes les structures est selon Emmanuel Lebrun Damien, Consul général de France à San Francisco :

1) Promouvoir la France comme une terre de start-up attractive pour le numérique

2) Donner une bonne image des ingénieurs français qui sont appréciés, souvent parmi les meilleurs du monde

3) Aider les entrepreneurs français à participer à l'écosystème de la Silicon Valley et passer à l'échelle pour être calé sur le marché mondial. "

Les échecs de Viadeo face à LinkedIn et désormais de Dailymotion face à YouTube sont là pour illustrer la faiblesse des champions français s'ils ne pensent pas dès le départ marché mondial.
L'implantation aux États-Unis pour avoir des relais de croissance et penser mondialement est nécessaire dans le numérique, plus encore que dans la vente de produits physiques.
Pour autant, le cheminement classique consiste plutôt à créer d'abord une start-up en France (en optimisant les charges et bénéficiant d'aides étatiques avec des fonds publics et privés) puis, pour passer à la dimension internationale, ouvrir un bureau et s'implanter aux États-Unis.


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