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Ainsi va l'hatteria

Par A_girl_from_earth

Ainsi va l'hatteria
AINSI VA L'HATTERIA

Présentation de l'éditeur
" L'auteur tient à préciser au lecteur que ce roman n'est pas comme les autres.
Ensuite, l'auteur tient à ajouter qu'il ne demande pas au lecteur d'aimer son écriture ou de la détester, mais de lire son roman jusqu'au bout.
Aussi, l'auteur tient-il à signaler que certains passages peuvent choquer sa sensibilité, d'autres l'émouvoir, d'autres encore lui tirer des rires immenses.
L'auteur demande au lecteur de prendre une très grande gorgée d'air bien pur et frais avant de plonger dans cette eau profonde que constitue ce roman, car il pourrait manquer d'air si cette règle n'était pas bien suivie. "

L'auteur
Arnold Sènou se définit comme originaire du tiers-monde. Auteur, interprète et metteur en scène de one-man-show, il est aussi journaliste.

Wouf! (bruit d'absorption de choc - très difficile à rendre par écrit...)
Alors là, c'est un roman effet coup de poing qui va me laisser une marque pour longtemps!
L'entrée en matière est plutôt plaisante, ne laisse rien présager de ce qui va suivre... Rien qu'en lisant la 4è de couv', on croit que l'on va avoir affaire à un auteur comique, déluré, limite déjanté, en tout cas original, impression confirmée alors que l'on lit les premières pages, sorte d'introduction, de mise en condition du lecteur, qui jusque là, a toujours un sourire très amusé par ce qu'il lit (qu'est-ce qu'on va bien se marrer on se dit alors) (remarquez, j'étais peut-être la seule à me dire ça...).
Et puis on rentre dans le récit est là, wouf wouf wouf! Tourbillon dans un truc complètement inattendu! Le style, HAUTEMENT original, est pour le moins déconcertant, décoiffe, ébouriffe, et sert une écriture riche, vivante, exquise, imagée, vivifiante, extraordinaire (c'est vraiment parce qu'il n'y a pas de terme précis qui la décrirait précisément, hein!, que je m'étale en adjectifs surenthousiastes comme ça)  d'où l'on ressort... déconcerté, décoiffé, ébouriffé, vivifié, scié...
Du coup, retour sur la 4è de couv' pour voir si, quelque part, j'aurais pu m'attendre à cette expérience étonnante qu'est la lecture de ce roman, et si je n'avais pas été trompée par l'auteur sur son contenu.
Et là, stupeur, TOUT est vrai dans la 4è de couv'! (pourtant je l'ai lu 4 ou 5 fois avant de me lancer...)
"L'auteur tient à préciser au lecteur que ce roman n'est pas comme les autres."
Alors là, c'est bien vrai! Ce roman n'est définitivement pas comme les autres, pourquoi chercher à le définir autrement, ou à le catégoriser absolument. Tout au plus, pourrait-on parler d'OLNI (Objet Littéraire Non Identifié)....
"Ensuite, l'auteur tient à ajouter qu'il ne demande pas au lecteur d'aimer son écriture ou de la détester, mais de lire son roman jusqu'au bout."
C'est vrai, encore une fois, on ne peut pas aimer ou détester ce qu'on lit ici, c'est hors-propos, complètement! (mais moi j'ai adoré, je le dis quand même!) En tout cas, j'avais bien aimé cette injonction de l'auteur sur la 4è de couv', injonction qui pourrait faire penser que l'auteur serait conscient de la nullité de son style et qu'il demande la clémence de ses lecteurs. Mais rien à voir en fait mdrrr. Plus j'y pense et plus je me dis qu'en fait cet auteur est un sacré farceur en réalité!!!
"Aussi, l'auteur tient-il à signaler que certains passages peuvent choquer sa sensibilité, d'autres l'émouvoir, d'autres encore lui tirer des rires immenses."
Vrai, vrai, vrai, une fois de plus! Enfin, "lui tirer des rires immenses", là non, surtout dans la première partie. Les rires pour moi sont venus surtout dans les premières pages introductives, avec la présentation de l'hattéria ou la présentation des personnages (mdrrr cette partie), ou la façon tout simplement dont l'auteur s'adresse au lecteur, mais après, quand on rentre dans le vif du sujet, les thèmes abordés relèvent plus du tragique que du comique, et on peine parfois à digérer ce qu'on lit. Non, vraiment, j'ai été secouée, mais pas de rires.
"L'auteur demande au lecteur de prendre une très grande gorgée d'air bien pur et frais avant de plonger dans cette eau profonde que constitue ce roman, car il pourrait manquer d'air si cette règle n'était pas bien suivie."
Je l'avais fait ça! J'avais suivi ses instructions mais un peu à la rigolade, j'avoue! Bien mal m'en a pris! Je ne me doutais pas combien ce n'était pas juste des instructions à la légère, pour faire l'original, et de l'air, j'en ai manqué, énormément, surtout encore une fois, dans la première partie.
Donc rien de mensonger ou raccoleur dans cette 4è de couv', c'est moi qui suis partie sur une mauvaise piste. Mais comme je ne regrette pas de m'être égarée, car la découverte de ce récit a été une véritable surprise pour moi, et pas des moins agréables!
J'hésite à en dévoiler davantage du coup car cette surprise a véritablement contribuée à mon plaisir de lecture.
En tout cas, j'ai adoré le style narratif qui interpelle (forcément!! => vous comprendrez si vous lisez ce livre), nous absorbe, nous plonge, nous saisit par la gorge dès le départ pour nous entraîner tout le long du récit, sans jamais nous perdre.
Quelle originalité ce style qui implique le lecteur de façon active, tantôt comme observateur-témoin, tantôt comme participant aux événements, le rendant à la fois proche et distant de ce qui se passe. Il n'y a plus de lecteur d'ailleurs, il se fond littéralement dans le flot de paroles, il est comme une caméra qui embrase les faits d'un regard. Les scènes se succèdent comme dans un film, glissant d'une histoire à l'autre de façon très subtile, les plans s'enchaînent sans répit, pour dévoiler toute une réalité qui se lit aussi bien dans les événements que sur les visages et dans les gestes des protagonistes.
Cette foule d'anonymes que nous côtoyons ne sont d'ailleurs pas des personnages de roman mais des hommes et des femmes qui vivent - survivent, surtout!! - souffrent, espèrent... Que de drames, de dépit, de honte, de rêves, de désillusions, mais aussi de moments de joie, furtifs mais intenses.  Et quelle intensité justement, quelle justesse dans la description de cette vie foisonnante qui anime l'Afrique!
C'est le tiers-monde dans toute sa splendeur, si j'ose dire, l'auteur dresse un véritable tableau vivant de tout un continent écrasé par la misère, l'injustice, et où la lutte pour la survie impose la loi du système D. Il y a beaucoup d'humanisme dans ce roman, on ne peut qu'avoir de l'empathie pour tout ce qui y grouille - des humains aux animaux en passant par la flore et les divers éléments de la nature - tout semble animé d'intention et participer à la grande aventure de la vie.
Vraiment vraiment vraiment enthousiasmée par ce livre!!!
Egalement commenté par Daniel Fattore.
Ah oui! Une interview de l'auteur qui complèterait bien la lecture de cet OLNI : http://www.afrik.com/article8025.html. Quand je disais que l'auteur était facétieux, j'en veux encore pour preuve la photo en bas de page de cet article! :)


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